mercredi 22 janvier 2014

Jakob Schlaepfer, la broderie du futur pour la haute couture :

Voici un article que j'ai trouvé captivant sur "La presse.ca" à propos du monde de la broderie de nos jours.
Je vous le livre tel que.
La maison Jakob Schlaepfer a multiplié les nouvelles techniques, se lançant aussi bien dans l'impression à jet d'encre et la découpe au laser que dans le travail des métaux.
Photo FABRICE COFFRINI, AFP

Par Nathalie OLOF-ORS
Agence France-Presse
Paillettes, sequins, mais aussi découpe laser ou fibre de verre : les étoffes de la maison suisse Jakob Schlaepfer, fondée il y a plus d'un siècle, jouent la carte de l'innovation pour les grands noms de la haute couture.
En 1963, Robert Schlaepfer, le fils du fondateur de cette entreprise créée en 1904, a déposé un brevet sur un procédé industriel qui a révolutionné l'utilisation des paillettes, permettant de les coudre directement sur des métiers à broder, plutôt qu'individuellement à la main.
«La deuxième génération a mis l'accent sur l'innovation», a expliqué à l'AFP Martin Leuthold, directeur artistique, lors d'une rencontre dans son atelier à Saint-Gall, berceau de la broderie en Suisse.
La société Jakob Schlaepfer a alors travaillé étroitement avec André Courrèges, lui proposant des paillettes futuristes à l'époque où le couturier français, fasciné par la conquête de l'espace, allait bouleverser les codes de la mode.
Depuis, la maison Jakob Schlaepfer a multiplié les nouvelles techniques, se lançant aussi bien dans l'impression à jet d'encre et la découpe au laser que dans le travail des métaux.
L'une des dernières innovations est le recours à la fibre de verre, utilisée pour imprimer des motifs qui semblent s'éclairer comme par magie au contact de la lumière.
L'idée est née d'une collaboration avec une troupe de théâtre, raconte Martin Leuthold. Le metteur en scène voulait un costume pour un ange sans pour autant tomber dans «le cliché des ailes et des plumes».
Il s'est alors intéressé de près aux capteurs lumineux, utilisés dans les vêtements de sécurité tels que les uniformes des pompiers, pour produire un tissu permettant à l'ange d'irradier de lumière lorsque les projecteurs s'arrêteraient sur lui.
«C'est une technique de la vie de tous les jours et j'ai voulu voir comment je pourrais la transformer pour l'utiliser dans la mode», explique-t-il en présentant un épais velours noir qui s'illumine une fois placé sous une lampe.
1000 pièces par an
La seconde grande innovation récente, pour laquelle Martin Leuthold s'est vu décerner l'an passé le prix suisse du design, est une technique d'impression utilisant des feuilles d'aluminium pour transférer des motifs floraux sur un tissu de polyester ultra fin.
«Dans la mode, tout ce qui a déjà été vu une fois est déjà vieux. Alors il faut toujours quelque chose de nouveau», argumente-t-il.
Passionné par la tradition textile de sa région, Martin Leuthold cherche volontiers l'inspiration dans les classiques qu'il revisite pour leur donner un ton plus contemporain.
En poste depuis plus de quarante dans l'entreprise, dont il a repris la direction artistique en 1989, il conçoit avec son équipe 1000 pièces différentes par an, la première moitié étant destinée à la haute couture -  Chanel,  Jean Paul Gaultier, Dior ou Versace  -,  la seconde au prêt-à-porter pour des clients comme Louis Vuitton, Marc Jacobs ou Vivienne Westwood.
Résolument haut de gamme, ses coupons se vendent à partir de 100 francs suisses (120$CAN) le mètre, mais peuvent grimper jusqu'à 6000 francs (7200$CAN) pour les plus élaborés.
Si certaines pièces sont réalisées mécaniquement sur les métiers à tisser, de nombreuses étoffes nécessitent un long travail à la main.
À l'atelier, où sont employées 60 personnes, deux ouvrières incrustent des cristaux sur un tweed blanc à l'aide d'une presse tandis que, dans la pièce à côté, une de leurs collègues découpe de larges bandes de tissu parsemées de sequins en trois dimensions avant de les réassembler à la main pour créer une étoffe unique.
Avec l'accélération des rythmes dans la mode, il est plus que jamais nécessaire de créer des pièces qui se distinguent les unes des autres, selon Martin Leuthold.
«Avant il pouvait s'écouler plusieurs semaines avant que les pièces vues à Paris ne se retrouvent à New York ou à Milan. Mais aujourd'hui les gens peuvent voir les étoffes sur leurs tablettes avant même que le défilé ne soit terminé», pointe-t-il.

1 commentaire:

Ghislaine a dit…

Impressionnant...